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TRAITEMENT DU LICHEN SCLEREUX VULVAIRE

Le lichen scléreux vulvaire est une affection cutanée caractérisée par un amincissement, un blanchiment et un aspect ridé de la peau, souvent accompagné de démangeaisons et de douleurs. Bien que plus fréquent chez les femmes ménopausées, le lichen scléreux peut également toucher les hommes, les enfants et les femmes préménopausées. Les zones les plus fréquemment affectées chez les femmes sont près du clitoris, sur les lèvres génitales (internes et externes) et dans la région anale. Chez environ 15 à 20 % des patients, le Lichen scléreux peut également se développer sur d’autres parties du corps, telles que les cuisses, les seins, les poignets, les épaules, le cou, voire même à l’intérieur de la bouche .

La prévalence exacte du lichen scléreux n’est pas claire, mais elle varie selon les sources. Chez les femmes, elle est estimée entre 1 sur 30 et 1 sur 300 à 1 000.

Les causes du lichen scléreux vulvaire

Les causes du lichen scléreux vulvaire ne sont pas totalement comprises, mais plusieurs facteurs sont suspectés :

Facteurs génétiques : Le lichen scléreux vulvaire semble avoir une composante génétique, avec une prédisposition dans certaines familles. Des événements comme un traumatisme, une blessure ou un abus sexuel pourraient déclencher des symptômes chez les personnes génétiquement prédisposées.

Troubles du système immunitaire : Il est suggéré que le lichen scléreux vulvaire puisse entraîner une réaction auto-immune où le système immunitaire attaque par erreur la peau. Les personnes atteintes de lichen scléreux vulvaire présentent un risque accru de développement d’autres maladies auto-immunes.

Infections : Bien qu’aucun lien clair n’ait été établi, les infections pourraient jouer un rôle dans le lichen scléreux vulvaire, qui n’est cependant pas contagieux.

Hormones : Les fluctuations hormonales, notamment chez les filles prépubères et les femmes ménopausées, semblent influencer le lichen scléreux vulvaire. Cependant, les traitements hormonaux n’ont pas prouvé leur efficacité dans le traitement du lichen scléreux.

Les symptômes du lichen scléreux vulvaire (génital)

Les symptômes typiques du lichen scléreux vulvaire incluent un prurit vulvaire sévère, des brûlures, des douleurs et des dyspareunies. Cliniquement, les zones affectées sont principalement le périnée, le vestibule et les lèvres, présentant des plaques blanches et atrophiques, une diminution des reliefs et une dépigmentation.

Chez les femmes incluent des démangeaisons vulvaires sévères, des démangeaisons anales, des fissures, des troubles et des douleurs lors des rapports sexuels. La peau touchée présente souvent un aspect blanchâtre, ridé et fin, avec parfois des ecchymoses violacées. La progression de la maladie peut entraîner une fusion des lèvres vulvaires, un rétrécissement de l’ouverture vaginale et une cicatrisation de la peau, rendant les rapports sexuels et les examens gynécologiques douloureux. Les organes reproducteurs internes ne sont généralement pas affectés par le lichen scléreux.

Diagnostic du lichen scléreux vulvaire

Les praticiens utilisent généralement les méthodes suivantes pour diagnostiquer le lichen scléreux vulvaire :

Historique et médical examen physique : Les résultats médicaux et un examen physique des zones vulvaires et anales sont réalisés pour rechercher les signes et symptômes du lichen scléreux. Un examen cutané général peut également être réalisé pour exclure le lichen scléreux sur d’autres parties du corps.

Biopsie : Pour confirmer un diagnostic suspecté de lichen scléreux vulvaire, une biopsie est recommandée. Un petit échantillon de peau affectée est prélevé et envoyé à un pathologiste pour examen microscopique.

Exclusion d’autres conditions : Des tests peuvent être effectués pour exclure d’autres conditions pouvant provoquer des symptômes similaires, tels que le lichen plan, un faible taux d’œstrogènes, le vitiligo ou la pemphigoïde.

Lichen scléreux et cancer : Les femmes atteintes de lichen scléreux vulvaire ont un léger risque de développer un cancer épidermoïde de la peau de la vulve. Il est recommandé de diagnostiquer précocement le lichen scléreux génital, de le traiter efficacement et de biopsier toute zone anormale pour réduire le risque de développer un cancer de la peau.

Lichen scléreux vulvaire et rapports sexuels douloureux : Le lichen scléreux vulvaire peut provoquer une constriction de l’ouverture vaginale et des douleurs pendant les rapports sexuels. Les femmes qui ressentent des douleurs pendant les rapports sexuels doivent d’abord être traitées pour éliminer toute maladie active. Ensuite, des options telles que des crèmes aux œstrogènes ou des dilatateurs vaginaux peuvent être recommandées.

Sans traitement, le lichen scléreux vulvaire peut entraîner des complications telles que des synéchies, une fermeture vestibulaire et même une transformation en carcinome épidermoïde, enregistrées dans 3 à 5 % des cas, avec 60 % des carcinomes vulvaires invasifs résultant du lichen scléreux vulvaire.

Traitement du lichen scléreux vulvaire

Le traitement du lichen scléreux vulvaire vise à atténuer les symptômes perturbants et à prévenir la progression de la maladie. Les gynécologues peuvent recommander des médicaments pour soulager les symptômes physiques et orienter les patients vers un soutien et une thérapie pour d’autres problèmes associés, tels que les troubles sexuels.

Il est crucial que tous les patients atteints de lichen scléreux vulvaire, même en l’absence de symptômes apparents, suivent un traitement régulier et continu. Ils doivent également subir une réévaluation de leur état de santé au moins une ou deux fois par an.

Les patientes nouvellement examinées avec un lichen scléreux vulvaire devraient discuter avec leur gynécologue des points suivants :

• La nature persistante et parfois progressive du lichen scléreux vulvaire ; un traitement adéquat peut freiner sa progression.
• Les stratégies de gestion de la condition.
• Le risque augmente légèrement de cancer de la vulve et la nécessité d’une surveillance régulière.
• Les moyens de maintenir une bonne hygiène génitale et d’éviter les irritations, notamment en entraînant les produits agressifs et en utilisant des émollients doux.
• La gestion de la douleur persistante lors des rapports sexuels.

Traitement médicamenteux du lichen scléreux vulvaire

Selon la sévérité de la maladie, divers traitements du lichen scléreux vulvaire peuvent être recommandés, notamment :

• L’usage de pommades stéroïdes pour réduire l’inflammation et les démangeaisons, constituant généralement le traitement de base. Les pommades stéroïdes fortes sont souvent nécessaires au départ, avec une transition vers des stéroïdes moins puissants pour un traitement d’entretien.
• Les injections de stéroïdes peuvent être envisagées si les pommades ne sont pas efficaces.

Dans certains cas, des inhibiteurs de la calcineurine peuvent être prescrits en alternative aux stéroïdes.

L’acitrétine, bien qu’elle ne soit pas approuvée par la FDA pour cet usage, peut être utilisée chez certains patients réfractaires. Cependant, en raison de ses effets secondaires graves, son utilisation est limitée et strictement contrôlée, surtout chez les femmes en âge de procréer.

Pour les femmes présentant des complications telles que des adhérences ou des cicatrices, des dilatateurs vaginaux ou, dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire, en complément du traitement médical.

En cas de douleur persistante, malgré un traitement par corticoïdes topiques, d’autres approches thérapeutiques telles que l’auto-massage, la thérapie par dilatation, ou des médicaments oraux peuvent être envisagées.

Les corticostéroïdes topiques de classe IV sont actuellement le traitement de référence du lichen scléreux vulvaire, visant à contrôler les symptômes, prévenir les remaniements anatomiques et réduire le risque de carcinome. Cependant, leur efficacité est limitée sur les lésions déjà établies, et leur observance peut être entravée par leur caractère contraignant.

Lichen scléreux vulvaire : Le rôle du laser Femilift

Une alternative prometteuse est la thérapie au laser Femilift, qui a démontré des résultats encourageants dans d’autres affections génitales féminines. Cette approche consiste à détruire les lésions cutanées par évaporation des couches superficielles de la peau, favorisant la régénération tissulaire. Des études récentes révèlent que le laser Femilift pourrait être moins contraignant et produire moins d’effets indésirables que les corticoïdes locaux, offrant ainsi une option aux patients résistants au traitement conventionnel.

Ce protocole implique trois séances de laser Femilift, espacées de 4 à 6 semaines, suivies d’une visite de contrôle et d’un suivi.

ARTICLE REDIGE par Dr Sara Ibnoulkhatib Charai ; gynécologue obstétricien spécialiste des maladies génitales.

Contact : 0522-875355